Les enluminures relatives à la vie religieuse
et consacrées aux reliques de la Passion
illustrant le texte de La Destruction de Rome
et de Fierabras dans le manuscrit à peintures
de Hanovre

- Marc Le Person
_______________________________

page 1fig. 1 - fig. 2 - fig. 3 - fig. 4 - fig. 5 - fig. 6 - fig. 7 - fig. 8 - fig. 9 - fig. 10 - fig. 11 - fig. 12 - fig. 13 - fig. 14 - fig. 15 - fig. 16 - fig. 17

Charles assiste à la messe avant le partage des reliques

 

      fig. 17. Anonyme, « Charlemagne assiste à la messe »,
      Fierabras
, ms. H, début du XIVe siècle,
      Hanovre, Niedersächsische Landesbibliothek, IV-578, f° 99 v°

 

      Le cadre de la miniature est orné en haut de trois arceaux gothiques surmontés de créneaux: au-dessus à droite s’élève un clocher sur toute la hauteur du folio ; en-dessous à droite, l’autel sur lequel l’évêque célèbre la messe, les deux mains écartées dans l’attitude de l’orant : devant lui est posé le calice au pied du crucifix ; à gauche, Charles, en compagnie de Gui (reconnaissable à sa couronne) et d’un autre baron, écoute la messe, en se tenant de la même façon que l’évêque. Cette enluminure qui est l’avant dernière préfigure la cérémonie du partage des reliques réparties par Charlemagne entre toutes les églises de France sur le parvis de Saint-Denis.

 

L’emperer de France s’est levez par matin.
La messe ly ad chanté l’eveke sire Taupyn.
[Place de l’enluminure dans le texte]
Puys comanda qe l’ost sei meisist el chymyn. (Fierabras, ms. H, v. 5758-5760)
L’empereur de France s’est levé de bon matin. Monseigneur l’évêque Taupyn lui a chanté la messe. Puis Charles donna l’ordre à l’armée de se mette en chemin.

 

Caractéristiques des enluminures

 

      Les enluminures du manuscrit de Hanovre sont de format variable, rehaussées de couleurs et partiellement peintes, dont les teintes dominantes sont le marron-rouge, le vert et le jaune. Dans Fierabras les couleurs sont ajoutées parfois de manière plus approximative et gauche par rapport au tracé du dessin, comme si elles avaient été passées au pochoir, comme cela se produit dans certaines planches des images d’Epinal. Les dessins soignés et précis débordent souvent des cadres de l’enluminure pour donner l’impression que l’illustration s’intègre parfaitement au texte ou même ils envahissent toute la page dans sa bordure droite pour permettre la représentation des tours ou des clochers des églises. Les miniatures de La Destruction de Rome sont dans l’ensemble plus colorées, plus éclatantes et plus soignées dans leur réalisation. Les passages du texte qu’elles illustrent ou évoquent les précèdent, les encadrent ou les suivent immédiatement de sorte qu’ils leur servent de légende. Les illustrations, mises à part quelques inventions significatives du dessinateur comme la représentation de la croix, suivent de près le récit et en constituent une version imagée proche d’une bande dessinée, offrant ainsi une sorte de sommaire visuel de l’histoire.

 

>suite
retour<
sommaire