Les enluminures relatives à la vie religieuse
et consacrées aux reliques de la Passion
illustrant le texte de La Destruction de Rome
et de Fierabras dans le manuscrit à peintures
de Hanovre

- Marc Le Person
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Charlemagne vénère les reliques de la Passion pendant leur lévitation

 

      Vénération et lévitation de la couronne d’épines : Charles réclame les reliques à Floripas et montre la couronne d’épines du Christ aux barons, puis l’archevêque la met à l’épreuve en retirant sa main : la couronne reste suspendue en l’air. Puis on procède à la vénération et on assiste à la lévitation des clous de la Passion et du saint suaire.

 

      fig. 16. Anonyme, « Charlemagne vénère les reliques de la Passion »,
      Fierabras
, ms. H, début du XIVe siècle,
      Hanovre, Niedersächsische Landesbibliothek, IV-578, f° 98 v°

 

      Au centre, Charles est agenouillé devant une chasse recouverte d’un tissu qui pourrait être le suaire : au-dessus, la couronne d’épines se tient droite toute seule verticalement tandis que les trois clous sont suspendus en l’air par miracle en dessous ; l’empereur s’apprête à baiser la croix (non mentionnée dans le texte) qu’il reçoit de la main de l’évêque, debout à droite, la crosse dans la main gauche : la fonction royale est ainsi associée au miraculeux prodige et sacralisée ; devant les barons, à gauche, on reconnaît Floripas et, derrière elle, Gui tenant son sceptre : tous deux ont la tête coiffée d’une couronne, symbole de leur nouveau pouvoir sur le royaume d’Espagne.

 

L’ercevesqe les prist si l’ad jus avalés,
Dejuste la corone les a mis et posés.
Puys a trait l’ensigne, qe bien estoit ovrés ;
En genolant l’ad ly rois tote ove lermes baisés.
[Enluminure placée en bas du folio]
Plus flairoit ducement qe basme enbasmés.
Quant Franceis l’ont veü, e vous effraés,
De pité et de joy fu chescon enplorés. (Fierabras, ms. H, v. 5687-5693)
L’archevêque saisit les clous, les fit descendre, les posa et les rangea à côté de la couronne. Il retira ensuite le suaire qui était bien ouvragé ; à genoux le roi tout en larmes l’a embrassé ; il exhalait une odeur plus douce que les baumes parfumés. Quand les Français le virent, les voici tous effrayés et chacun d’eux a pleuré de pitié et de joie.

 

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