présentation
- Olivier Leplatre
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pages 1 2 - comité scientifique

        Sans prendre parti pour aucune en particulier, et de la manière la plus expérimentale possible, la revue entend les saisir à leur carrefour, là où le texte et l’image ensemble résonnent à leur intelligence, avec l’espoir que se dessine entre eux un département croisé, au cerne mouvant, aux fondements constamment repris.
        Textimage n’a donc pas pour désir la levée d’une science, ou, plus modestement, la participation à son éclaircissement, à sa délimitation. La revue n’entend pas, au fur et à mesure de ses numéros, nommer une théorie ; elle travaille à faire sortir les savoirs d’eux-mêmes, sans rien retrancher de leurs compétences singulières et de leurs spécialités, et à déplacer leurs frontières, pour que, mutuellement stimulés, ils nourrissent en commun de nouveaux questionnements, des protocoles peut-être inédits d’approche. Elle proposera donc des jalons, des traversées, des trajectoires, des tensions, avec le vœu de témoigner ainsi de la richesse du problème sur lequel elle lance son enquête. Sa méthode est résolument comparatiste, au sens où elle invite les connaissances à se comparer, tout autant que leurs objets.
        Le recueil d’articles nous a semblé parfaitement convenir à ce dessein. Il offre en effet la rigueur d’une cohérence aérée par le jeu d’une certaine souplesse et l’honnêteté d’un évident inachèvement. Si chaque numéro peut promettre la mise en valeur d’axes critiques, de foyers, de crises, où la pensée trouve prise et désir, il laissera aussi agir, pour le profit d’une réflexion en mouvement, les sauts, les intervalles, les heurts que ne manqueront certainement pas de créer entre eux les savoirs, les périodes et les points de vue envisagés par chacun des actes de connaissance. Bienfait du recueil en ce sens aussi où se constituera peu à peu, de numéros en numéros, une mémoire, un archivage non seulement d’analyses mais de références textuelles et iconographiques, de références plastiques, au sens le plus large du terme, collectées par les chercheurs, déposées et diffusées pour le plus grand nombre. Dans l’embryon de cet atlas (en invoquant celui d’Aby Warburg pour Mnemosyne), se collectionneront les représentations des « textimages » : carte du savoir, montage de formes culturelles forcément incomplet quoique toujours entretenu, soutenu par les choix, c’est-à-dire aussi par le goût, la curiosité de tous ceux qui feront les recueils.
        Reste enfin peut-être la question du support. Outre une certaine facilité de mise en place, le choix d’un site en ligne permet d’entrer pleinement dans l’aire des « textimages ». Il nous aide à articuler avec le plus de souplesse possible les articles et leurs analyses selon leur souci et leur intérêt de lisibilité comme de visibilité. Nul doute aussi que le lieu d’apparition de la revue n’entre lui-même dans l’enjeu de nos interrogations et nous inscrive dans ce qu’il faut reconnaître comme la modernité de notre objet.
        Notre programme s’ouvre donc, et souhaite demeurer constamment dans cette aptitude à l’ouverture, sans ignorer l’art en train de se faire (ainsi se justifie la volonté de donner vie à un cahier artistique), sans négliger non plus d’où nous viennent les « textimages » d’aujourd’hui, ce qu’ils reformulent et aident à comprendre d’hier. Textimage se tourne à la fois sur une mémoire et sur un devenir, espérant pouvoir participer au contact des temps d’où naissent les cultures.

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