Résumé

Terrence Malick et l’esthétique
de la digression

- Vincent Souladié

Français : Depuis La Ballade Sauvage (Badlands, 1973), Terrence Malick se plaî à prendre le temps de détourner sa caméra de l’action dramatique pour examiner en gros plans des détails de la nature environnante. Par contraste avec les plans servant plus directement le récit, ces inserts gagnent une intensité plastique qui déséquilibre la représentation, retarde le progrès d’une action, diffère ou détourne la résolution d’un drame. Les riches processus d’enchaînements plastiques que le montage octroie à ces images digressives pourraient pourtant montrer que les figures de l’immobilisme dans le cinéma de Malick ne sont pas si simplement identifiables.
Mots-clés : Terrence Malick, nature, Elie Faure, plasticité, figural, digression

 

English: Since Badlands (1973), Terrence Malick enjoys taking the time to turn his camera away from the dramatic action so as to examine in close-ups the surrounding nature. Contrasting with the shots that serve the story more directly, these inserted shots gain a plastic intensity that disturb the representation, delays the progress of an action, defers or diverts the resolution of a story. The rich process of plastic interconnections the montage grants to these digressive images could, however, show that the figures of immobility in Malick's cinema are not so simply identifiable.
Keywords: Terrence Malick, nature, montage, Elie Faure, plasticity, figural, digression

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