Résumé

« Le magma » des autoportraits chez Pier Paolo Pasolini :
pourquoi réaliser une vie alors qu’il est si beau de la rêver seulement ?

- Mireille Raynal-Zougari

Français : Dans Le Décaméron (1970), le cinéaste Pasolini reprend le recueil de nouvelles écrites par Boccace au XIVe siècle, et l’acteur Pasolini incarne un disciple de Giotto qui lui permet de construire une image de l’identité de l’artiste tel qu’il se voit et se rêve. En choisissant Giotto comme garant de son propre travail créateur, Pasolini manifeste une conscience artistique aiguë et une autoréflexivité sans doute nécessaire alors qu’il a produit tous ses grands films – presque tous ses films. Ce désir de s’incarner dans un de ses personnages correspond peut-être à la volonté de laisser une trace physique pérenne, mais aussi d’incorporer les gestes artistiques, de se les approprier pour les reproduire en cinéma, et enfin d’assimiler intensément la personnalité du peintre, de la faire sienne, de trouver un alter ego dans l’artiste primitif.
Mots-clés : Giotto, Pasolini, autobiographie, autoportrait, autofiction

 

English: In his film The Decameron (1970), the film maker Pasolini adapts the short stories written by Boccace at the fourteenth century, and the actor Pasolini plays a Giotto’s follower enabling him to build an image of the artist he thinks he is or dreams to be. This incorporation of a primitive talentuous painter let us think that Pasolini - who already made his main pictures – wishes both to leave a lasting track and to reproduce the painter’s gesture, in order to enhance his own art and to be fully conscious of his means to transmute into art his relationship to reality, his specific vision.

Keywords: Giotto, Pasolini, autobiography, self portrait, self fiction

 

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